Une journée, vers la fin du mois de septembre 2016, mon téléphone sonne. C’est mon pote Pascal qui m’appelle. Rien d’étonnant, car on s’appelle assez régulièrement. Ce qui était étonnant, par contre, c’est la proposition qu’il allait me faire : proposition qui allait me permettre de découvrir certainement l’une des plus belles destinations que j’ai eu la chance de visiter.
Pascal : JS, j’viens d’avoir une idée de petit trip qu’on pourrait faire ensemble bientôt. J’ai regardé ça et on pourrait partir un 4-5 jours en Islande pour vraiment pas cher!
Moi : T’es-tu sérieux?
Pascal : Certain! En plus j’amènerais mes clubs et on pourrait jouer une p’tite game là-bas, y’a l’air d’avoir des belles tracks sur le bord de la mer.
Moi : Ok ça me tente, laisse-moi regarder ça et je te reviens!

À peine deux heures plus tard, on se rappelait et on bookait nos billets d’avion!
On part du mercredi 12 au lundi 17 octobre.
En arrivant, on est complètement mystifiés par le paysage qui se dévoile devant nous. On se regarde et on se dit qu’on a bien fait de venir ici.
Durant nos deux premiers jours, on en profite pour se promener un peu partout. On fait des incontournables en Islande : on visite une plage de sable noir, une imposante chute, des geysers, on mange une pizza avec deux bières pour 70$ (outch!), on fait la rencontre de chevaux sauvages, on essaye de comprendre les panneaux routiers. Bref, on a du fun solide. On décide finalement de réserver notre journée du samedi pour aller jouer au golf.
Notre choix s’arrête sur le club de golf de Keilir, le plus beau terrain en Islande selon Golf Digest

Petite parenthèse, voici quelques infos intéressantes. L’Islande est le pays qui possède le plus de terrains de golf par capita : on y compte 65 clubs de golf pour 321 000 habitants! En été, on peut jouer au golf 24 heures sur 24 car le soleil ne se couche jamais! D’ailleurs, il y a un tournoi amateur très populaire qui accueille des joueurs de partout dans le monde : le Artcic Open. Ce qui est spécial avec ce tournoi, c’est que les départs se font entre 16 h et 1 h du matin!
Revenons à notre partie de golf. La journée est magnifique, même si c’est un peu nuageux, il fait ‘’chaud’’ (environ 12°C, on est en Islande quand même) et le vent a décidé de prendre off cette journée-là, ce qui n’est pas une mauvaise chose.
En arrivant au clubhouse, on se heurte à des portes barrées. Aucune lumière n’est allumée, pourtant on voit quelques golfeurs sur le terrain. Comme c’est la saison basse, on pense qu’on doit se rendre directement à la cabane du starter pour payer. Mais là aussi, on se heurte à une porte barrée et à des lumières fermées.
On regarde les alentours et on se dit ‘’bon ben tant pis, on va partir et ils viendront nous voir!’’
Comme on a juste un sac de golf, on décide de faire un matchplay. Celui qui perd le trou porte le sac jusqu’à ce qu’il gagne un trou. Je ne vous raconterai pas notre partie en entier mais disons que Pascal était pas mal plus fatigué que moi rendu au 18e…!

Le paysage est à couper le souffle. On voit le terrain qui s’étend au complet devant nous. Les conditions sont impeccables, les verts roulent à une belle vitesse, on capote. On est pratiquement seuls sur le terrain. Tout ce qu’on voit à l’horizon ce sont des talles de gazon vert à travers un décor de roches volcaniques noires. Un des verts est littéralement encerclé par des monticules de roches noires. 
Parlant de roches volcaniques, vous demanderez à Pascal si c’est l’fun d’essayer de jouer un coup quand ta balle repose là-dessus… En fait, vous demanderez surtout à son pitching wedge!
Le premier neuf est terminé, on se rend au 10e trou et on se dit qu’il y a bien quelqu’un qui va finir par venir nous voir pour nous dire où on doit payer. Mais non, toujours personne alors on s’élance sur la magnifique normale 3 qui est bordée par l’océan. C’est de toute beauté. On n’en revient toujours pas à quel point on est chanceux de vivre cette expérience-là.
Le deuxième neuf est complètement différent du premier, les roches volcaniques ont laissé place au fétuque (fescue) qui donne une allure d’Écosse au parcours. Les trous longent davantage l’océan, le décor est tout simplement hallucinant! 
Comme toute bonne chose a une fin, on arrive au 18: une normale 4 dont le vert est surplombé par le magnifique clubhouse vitré. On remarque qu’une réception a lieu dans la salle à manger. On se dit : ‘’bon ça y est, quelqu’un va venir nous demander d’aller payer notre droit de jeu.

Mais non.

Personne.

On termine le trou, Pascal a mal aux épaules (le sac était quand même lourd). On se rend à la voiture et on quitte.

Presque cinq ans plus tard, on essaye encore de comprendre comment on a fait pour jouer une partie inoubliable pour 0$. Rassurez-vous, on a bien réinjecté l’argent sauvée dans l’économie islandaise… On s’est permis quelques caisses de bière à 60$ de plus!

Au-delà du golf, l’Islande vaut pleinement le détour. C’est un pays magnifique, les gens sont hyper sympathiques et, soyez sans crainte, même si l’islandais est l’une des langues les plus étranges et compliquées au monde, une très forte majorité des habitants parle un anglais irréprochable. 

Si vous planifiez faire un voyage de golf en Écosse ou en Irlande quand ce sera possible à nouveau, je vous suggère fortement de faire un petit détour par l’Islande. 

Si vous avez encore besoin d’être convaincu, allez écouter cet épisode de Adventures in Golf dans lequel Erik Anders Lang, de Skratch, nous partage son expérience incroyable en Islande. 

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